Sauvons les plantes médicinales
Une pétition sur les plantes médicinales
Circule actuellement une pétition autour d’une directive européenne sur les plantes médicinales (http://www.defensemedecinenaturelle.eu/).
Les plantes médicinales et d’autres médecines « naturelles » auront certainement leur place dans un monde de descente énergétique, comme alternatives aux produits de synthèse qui demandent vraisemblablement plus d’énergie fossile pour leur production.
(En tout cas en comparant les plantes utilisées sous une forme « brute » à des pilules et autres formes « complexes ».)
Si vous êtes intéressés par les plantes médicinales et vivez sur La Rochelle ou les environs, faîtes-nous signe : nous aimerions bien qu'à moyen terme se monte un groupe de travail « Santé » dans le cadre de La Rochelle en Transition, où les plantes médicinales auront leur place (ici des plantes médicinales, le plus locales possibles).
Le point de vue de Thierry Thévenin
Par ailleurs, ayant lu la semaine dernière un article de Thierry Thévenin (cité dans l'argumentaire de la pétition) paru dans le dernier n° de Nature & Progrès à propos de cette procédure européenne sur la mise sur le marché « simplifiée » pour l'enregistrement des médicaments traditionnels à base de plantes, que j'ai envie de partager en réponse (à faire suivre peut-être aux autres personnes concernées) :
Ses commentaires en gras entre les paragraphes de la lettre ayant circulé en octobre 2010 sont intéressants, rassurants et clarifient un peu les choses, caricaturées par la pétition. J'en comprends que rien ne change pour la commercialisation de plantes médicinales avec juste leur nom, mais que les contraintes portent sur les "indications thérapeutiques". Plus sur la forme (la "publicité", le marketing), que sur le fond lui-même (les plantes médicinales).
Et faisons également attention de pas nous laisser berner par des discours de propagande marketing qui viseraient à nous faire défendre au nom d’un prétendu principe de libre échange, un mode de consommation néo-libéral aveugle et outrancier de ce même patrimoine [les plantes médicinales].
[citation de Thierry Thévenin, mars 2011]
Le message de la pétition est un peu trop 'émouvant' (avec l'impression de se faire manipuler), caricatural et récupérateur (ex. citation de Kokopelli que je soutiens par ailleurs).
C'est sûr que cette pétition nous alerte sur de vrais problèmes : la bureaucratie, la privatisation du vivant, etc... Qu'il ne faut pas ignorer et contre lesquels il faut se battre (désobéissance civile ?).
Si Thierry Thévenin dit vrai et vu son métier, j'ose l'espérer (il produit et commercialise des plantes médicinales et est président d'un syndicat de producteurs), ce n'est pas la vente des plantes médicinales qui est en jeu mais les messages publicitaires qui vont avec (genre la pilule miracle qui rend en bonne santé même si on a une vie de dingue et qu'on mange steak-frites tous les midis, etc...).
Les règles sur les 'allégations' ont du bon : c'est grâce à elles que Danone a dû enlever certains messages publicitaires sur ses yaourts 'renforce vos défenses immunitaires', 'hydrate votre peau par l'intérieur'... car ce n'était pas vrai (en tout cas pas plus pour ces yaourts-là que pour d'autres).
En effet les vendeurs de tout horizon cherchent à surfer sur la vague de recherche de mieux être, de santé 'naturelle'. Et de tout temps, on a cherché à vendre des remèdes miracles.
Certaines médicines « naturelles » menacent la biodiversité
Puisqu'il est question de la Médecine Traditionnelle Chinoise (TCM - Traditionnal Chinese Medicine) : dans une autre vie, j'ai appris que les prétendues vertus de la corne de rhinocéros ou d'autres parties du tigre, utilisés en TCM, étaient parmi les premières causes de disparition des derniers individus de ces espèces (pas l'unique cause au niveau historique, mais une cause majeure aujourd'hui). Donc oui, cela me paraît nécessaire de vérifier certaines 'allégations' thérapeutiques. http://www.worldwildlife.org/what/globalmarkets/wildlifetrade/traditionalchinesemedicine.html
Enfin, il faut garder en tête que la majeure partie des plantes médicinales est issue de plantes sauvages. Leur cueillette exagérée, suite à une demande augmentée par effet de mode, peut soit priver les populations locales de leurs remèdes ancestraux car l'exportation vers les pays riches est plus 'rentable' (sur le neem ou les noix de lavage, ça a été le cas me semble-t-il), soit carrément menacer de disparition certaines plantes localement par surexploitation. (un peu technique : http://www.traffic.org/medicinal )
Diffuser les savoir et savoir-faire populaires
Je rejoins Thierry Thévenin sur ses demandes à la fois d'éducation (à quand des leçons en sciences et vie de la Terre sur les principales indications thérapeutiques des plantes utilisées par nos (arrières)-grands-mères ?) et de réhabilitation de la formation et du métier d'herboriste (contre le monopole des pharmaciens). La meilleure résistance, contre la bureaucratie, contre le marketing abusif, c'est la sauvegarde (et la restauration) des savoir et savoir-faire populaires.
Il y aura sûrement moyen de contribuer à cette diffusion des savoir et savoir-faire sur La Rochelle à travers une Initiative Ville en Transition...
Marie-Véronique